Quand la solidarité fait du bien à notre santé mentale

Parmi les éléments qui nourrissent notre santé mentale et maintiennent son équilibre, l’élan vers l’autre, la solidarité, tient une place importante. Parmi les formes de solidarité, il existe l’engagement social et en particulier le bénévolat ; très développé en France avec 15 millions de personnes .

Le bénévolat est une action qui ne comporte pas de rétribution financière. Elle est dirigée vers autrui ou vers la communauté avec une volonté de faire du bien. Elle peut prendre différentes formes : maraude, association sportive, soutien scolaire, visite à l’hôpital, animation d’ateliers…

Être bénévole, ça donne du sens à qui on est, grâce à ce qu’on fait

Pour illustrer la démarche solidaire, citoyenne et bénévole, un conte amérindien raconte que face à un incendie de forêt, l’oiseau colibri fait des allers et retours avec quelques gouttes d’eau dans son bec, qu’il jette sur les flammes en expliquant « je fais ma part ».

La démarche individuelle, à sa propre échelle, est un moyen de donner un sens à sa vie et une légitimité à son existence tout en acquérant un rôle et la reconnaissance publique d’une utilité sociale.

Par ailleurs, le bénévolat n’est pas uniquement altruiste et désintéressé. Il apporte également un sentiment de réalisation personnelle. Ex : « Quand je distribue des repas aux SDF, je me sens utile, je me donne de la valeur ».

La science le confirme : les bienfaits psychosociaux apportés par le bénévolat sont le sentiment d’utilité, l’estime de soi, un certain sens de la vie.

Le fait de vivre un moment avec d’autres personnes autour d’une même cause, autour de valeurs identiques, accentue également le sentiment d’appartenance et réduit le sentiment de solitude.

Dans le bénévolat, ce n’est pas le statut social du bénévole qui compte, c’est la cause partagée. L’activité de bénévolat ayant du sens en elle-même, elle peut permettre à l’individu d’être dans l’instant présent car connecté à ses propres valeurs. En psychologie positive, on parle d’eudémonisme pour évoquer un but plus grand que soi, vers lequel on tend grâce à la vertu, la sagesse et l’engagement. Or ce dernier, qu’on retrouve dans le bénévolat, permet de nourrir notre propre essence.

Le bénévolat nourrit des valeurs individuelles et collectives

Un des effets du bénévolat touche également celui qui observe ou celui qui bénéfice de l’action bénévole. Cela peut avoir un effet de transmission ou de relais dans la démarche de solidarité, tel un cercle vertueux. Ex : « j’ai bénéficié de soutien scolaire ou de repas quand j’étais en difficulté et je souhaite rendre ce que j’ai reçu en réalisant à mon tour du bénévolat ».

Enfin, les bénéfices du bénévolat sont accentués quand il est reconnu par la société et l’entourage. Or, depuis quelques années,

l’initiative de certaines entreprises, dans le cadre de leur politique RSE, qui consiste à détacher quelques heures de travail pour une activité bénévole, va dans le sens d’une solidarité à la fois individuelle et collective.

Lorsque l’estime de soi est fragilisée ou qu’il devient difficile de trouver un sens vers lequel avancer, il semble que le bénévolat puisse permettre de faire un pas de côté, prendre de la hauteur sur sa propre situation et se sentir appartenir à une communauté. Alors lancez-vous ! Il y en a pour tous les styles….

Dorothée de Trégomain

 

Dorothée DE TRÉGOMAIN

Psychologue clinicienne au sein de notre programme d’aide aux employés Stimulus Care Services